mercredi 12 octobre 2011

"Maba-War"

Eh oui, c'est la guerre. Les Mahorais ne pensaient pas qu'en manifestant contre le prix abusif des mabawas (ailes de poulet), il finiraient pas les détester, les poulets. Trop de poulet tue le poulet. C'est le principe des vases communicants : moins il y a d'ailes de poulet sur l'île, plus il y a de poulets. Et ceci avec toutes les conséquences que cela implique : répression, dispersion, usage de plus en plus fréquent de la lacrymo, de la matraque et du flash-ball. Et en face caillassages, incendies, barrages.

Je constate avec plaisir que les médias métropolitains qui se sont tus depuis le début des évènements commencent enfin à en parler. Il était temps. A croire qu'ils avaient reçu des consignes. Enfin, hier j'ai trouvé des oignons, et aujourd'hui, j'ai réussi à me procurer des tomates. Comme il y a des piments frais au frigo, on va pouvoir se remettre à cuisiner avec les restes. Et ma voisine a mis la main sur un carton de mabawas. Ce soir, ce sera mabawas avec riz et rougail. Et avec un peu de chance, il reste des brèdes manioc cuisinées au lait de coco avec de la pulpe de coco. Hier, c'était poisson avec manioc jaune et poutou, bien sûr. Incroyable, l'importance de la bouffe quand on a du mal à se réapprovisionner et que l'on ne sait pas ce que l'on mangera dans quelques jours. Le plus dur est pour les familles mahoraises qui ont de nombreux enfants. Ici, encore, tout le monde cultive plusieurs lopins de terre à la campagne, et donc toute famille, du moins, les pas trop jeunes, dispose de manioc, de cocos, de bananes vertes au minimum. Mais sur "Petite Terre", pas de campagne. Et pour les mzoungous dans leur lotissement SIM, bien à l'écart des Mahorais, idem. Et là, ça se complique. Magasins fermés, petites boutiques dévalisées, c'est la course à la survie alimentaire.
Vous comprendrez que l'article sur la cuisine mahoraise attendra un petit peu. Et si vous voulez faire des dons à mon intention, en nature, et bien de chez nous, je vous en prie, n'hésitez pas à m'adresser vos colis de spécialités bretonnes. J'en prendrai bien soin. En attendant, je n'ai toujours pas reçu mon cadeau d'anniversaire, parti de métropole depuis plusieurs semaines, par voie postale, par avion. Ouin!!!!

 Bon, allez, je vous laisse. Ah, si vous avez des questions ou si vous voulez orienter le débat, allez-y, ne vous privez pas. Je me ferai un plaisir d'aborder avec vous tout sujet qui vous semblerait intéressant.
Tiens, on se quitte avec Momo, le géko, collé au plafond...

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